1. La thérapie systémique
Se situe dans le courant des thérapies brèves, elle naît de la rencontre de chercheurs d’horizons variés comme : la cybernétique, la psychologie, la théorie des systèmes et de l’information, la linguistique…Les approches systémiques et stratégiques s’intéressent à la façon dont les problèmes se manifestent dans le présent. Elles utilisent le contexte de vie actuel des patients pour les résoudre.
Les problèmes des individus ne sont plus considérés comme résultant de l’histoire de la personne (conflits intrapsychiques) ou dus à une déficience de l’individu (gène) , mais comme la résultante d’une régulation non satisfaisante du système dans lequel la personne évolue. L’objectif de la systémique est donc d’intervenir sur le système (famille, couple) , de façon à lui permettre d’évoluer vers un nouveau point d’équilibre.
Les interventions systémiques sont particulièrement utiles en thérapie familiale et de couple mais également en thérapie individuelle car tout individu est en lui-même un système qui appartient à de nombreux autres systèmes. L’objectif premier de l’intervention est de déterminer le système défaillant qui entretient le problème et de proposer, de manière élégante une nouvelle vision de ce même système dans le but d’amener la ou les personnes à évoluer vers un nouveau système plus satisfaisant pour elles.
2. La Programation neuro-lingustique
Définition de la PNL
Derrière cette appellation un peu » barbare « , se cache une des approches les plus respectueuses de la subjectivité humaine. Définissons ces trois mots :
Programmation :il y a une analogie entre l’informatique et le fonctionnement du cerveau. Un programme fonctionne selon des séquences qui ont été enregistrées de même que notre cerveau fonctionne selon des séquences qui ont été apprises et mémorisées. Nous pouvons concevoir la vie comme une succession d’apprentissages. Nous avons des programmes, des apprentissages, pour conduire une voiture, tomber amoureux, apprendre une langue, nous mettre en colère, être de bonne humeur etc.
Neuro :le support de ces apprentissages se fait par des chaînes de connections entre les neurones. Toute émotion, toute pensée, se manifeste par une intense activité nerveuse et cérébrale.
Linguistique :le langage est le code de la pensée, et l’étude du langage nous permet de comprendre comment se mettent en place et se déroulent nos programmes, comment nous structurons et créons notre réalité, à partir de nos paroles et de nos pensées.
Les origines de la PNL
La PNL est une discipline assez récente, qui est née dans les années soixante-dix en Californie. Deux jeunes chercheurs universitaires à l’époque – John GRINDER (Docteur en Linguistique) et Richard BANDLER (Docteur en Informatique), les deux passionnés par le thème de l’excellence, se sont posés aussi plusieurs questions: qu’est-ce qui fait que certaines personnes réussissent pleinement leur vie personnelle, sociale, professionnelle, qu’est-ce qui distingue les génies du commun des mortels ainsi que sur l’efficacité de certaines thérapeutes qui utilisaient des techniques complétement différentes, mais qui arrivaient au meilleur résultat!
La PNL aujourd’hui
La PNL c’est la meilleure boîte à outils que nous ayons trouvée pour développer les savoir-faire et les savoir-être; elle a pu répondre à ces interrogations et elle a pu développer une pédagogie du changement et de l’excellence qui a fortement influencé les sciences humaines partout dans le monde. Depuis presque 30 ans maintenant, la PNL a trouvé sa place dans la communication, dans l’enseignement, dans le domaine social (résolution de conflits, médiation etc.), dans le sport de haut niveau, dans la psychothérapie,l’entreprise (management des ressources humaines, coaching etc.), pour ne citer que quelques domaines d’application. La PNL est un champ d’activités et d’application en pleine évolution. De nouvelles recherches, très prometteuses, sont en cours dans le monde entier.
3. L’hypnose Ericksonienne
C’est Milton Erickson (1901-1980) qui a développé cette approche , qui est une forme d’hypnose souple, indirecte (métaphores) et non dirigiste; nombreux courants se sont inspirés de cette approche dans la psychothérapie moderne : thérapie familiale, thérapie brève (stratégique, systémique), programmation neuro-linguistique (PNL), Thérapies systémiques familiales).
Utilisée en psychothérapie, elle se situe dans une optique courte : on considère généralement que trois à dix séances, sur une durée de quelques semaines à quelques mois sont suffisantes, même pour des problèmes lourds et, cela sans « rechute » ou « substitution de symptôme ». Le Centre de thérapie familiale de Milwaukee a ainsi étudié 5 000 cas, sur 10 années, où le problème a pu être réglé à la première séance dans 60 % des cas, et sans aucune substitution de symptôme ou rechute, dans aucun des cas.
Philosophie
L’inconscient est pour Milton Erickson, profondément bon et puissant. En plus, il se révèle une puissance bienveillante avec laquelle l’état hypnotique doit permettre de coopérer et il est capable de mobiliser des grandes ressources intérieures et des potentialités susceptibles de conduire aux changements désirés et utiles à la résolution du problème.
Champs d’application
- Etats dépressifs, dépression, déprime
- Troubles anxieux, angoisse
- Phobies, phobies scolaires, sociales ou autres.
- Troubles psychosomatiques ,
- Troubles de la personnalité
- TOC, manies
- Travail sur les violences et les séquelles de traumatismes
- Travail sur le deuil
- Travail sur les dépendances et autres
- Domaine médical et dentaire : préparation à une intervention chirurgicale, résolution d’une phobie des soins médicaux ou dentaires, travail sur les acouphènes, la perception de la douleur, etc.
- Domaine spécifiquement dentaire: travail sur le bruxisme statique ou dynamique (serrer les dents, grincer des dents), travail sur les acouphènes, sur la succion du pouce, travail sur la douleur aigüe, travail sur les nausées.
4.La psychologie transpersonnelle, qu’est-ce que c’est?
La psychologie transpersonnelle s’intéresse aux « états non ordinaires » de conscience : l’extase, le sentiment de connexion avec l’Univers, la conscience aiguë de son être profond, le mysticisme, etc. Bien qu’ils soient souvent considérés avec suspicion, ces états seraient non seulement sains, mais représenteraient l’actualisation des besoins supérieurs de l’être humain. Comme son nom l’indique, le trans-personnel concerne ce qui existe au-delà de la personnalité, de son conditionnement et de son petit monde.
En tant que pratique, cette psychologie a pour objet la « pleine réalisation » de la personne. Elle se préoccupe par exemple des perturbations résultant de l’enfermement des potentiels prétendument « illimités » de la conscience dans les structures limitées de l’ego – comme cela peut se manifester au moment de crises existentielles ou de ce que l’on appelle des crises d’émergence spirituelle.
Le mouvement transpersonnel déborde du cadre de la psychologie individuelle pour toucher toutes les sphères de l’activité humaine qui peuvent être inspirées par une conception sacrée du monde : économie, écologie, philosophie, etc.
En passant par Esalen
Le territoire de la psychologie transpersonnelle n’est pas une « invention » moderne puisqu’il a été abondamment exploré par les traditions orientales et chamaniques. De nombreux philosophes de l’Antiquité grecque y ont aussi été sensibles. Dans la perspective occidentale moderne, de grands penseurs et chercheurs du XXe siècle, comme Carl Jung, Emmanuel Mounier1 et Roberto Assagioli2 (le fondateur de la psychosynthèse), constituent des références fondamentales. Mais on relève certains événements précis des années 1960 qui ont déterminé son éclosion. D’abord, le psychologue humaniste américain Abraham Maslow (1908-1970) établit sa célèbre pyramide des besoins humains.3
Maintenant reconnue à peu près mondialement, celle-ci présente les besoins communs à tous les humains dans une progression hiérarchique à 5 niveaux, dont le plus élevé est la « réalisation » ou l’« actualisation de soi ». Cette dimension concerne l’aspiration à concrétiser ses capacités et talents, à « croître », à développer son potentiel (d’où les termes aujourd’hui courants de « croissance personnelle » et de « mouvement du Potentiel humain »).
Plus tard, Maslow a raffiné ce dernier niveau pour y incorporer des notions de « dépassement de soi » ou de « transcendance ». Plusieurs penseurs ont alors cru bon de créer un 6e niveau distinct au sommet de la pyramide4-5. Ce niveau se définit par l’aspiration à vivre des expériences d’unité avec le Cosmos et d’amour inconditionnel envers l’Humanité.
En 1969, Abraham Maslow fonde le Journal of Transpersonal Psychology, tandis que l’Association for Transpersonal Psychology est mise sur pied, 2 ans plus tard, juste après sa mort (voir Sites d’intérêt). La mission de cette association était, et est toujours, de fournir un lieu d’échange pour les chercheurs et praticiens du mouvement transpersonnel, ainsi que de promouvoir une vision de l’univers comme entité sacrée.
Par ailleurs, au moment où Maslow mène ses recherches, s’ouvre sur la côte californienne le « centre éducatif alternatif » Esalen, qui allait devenir « la Mecque » de l’exploration transpersonnelle. Des centaines de scientifiques, artistes et maîtres spirituels y ont séjourné à un moment ou l’autre. On y a mené des ateliers de pratiques thérapeutiques très novatrices et toutes sortes d’investigations spirituelles, surtout avec les spiritualités orientales. De nombreuses approches psychospirituelles sont nées de ces rencontres éclectiques.
Quant à la réflexion sur le mouvement, elle a été poursuivie notamment par Charles Tart, professeur de psychologie à l’Université de Californie à Davis; par Stanislav Grof, psychiatre et cocréateur de la respiration holotropique; par Roger Walsh, professeur de psychiatrie; et par Ken Wilber, philosophe érudit qui en est certainement le principal théoricien.
Il faut également mentionner que, cherchant à explorer les diverses manifestations de la conscience, le mouvement transpersonnel s’est beaucoup intéressé aux phénomènes paranormaux : témoignages de personnes croyant avoir été enlevées par des extraterrestres, expériences de mort imminente, prémonition, télépathie, pratiques chamaniques, etc.
Au-delà de l’ego
La psychologie transpersonnelle ne se limite pas aux problèmes personnels. Elle ne joue pas tant dans le territoire de l’ego, mais là où l’ego s’efface et abandonne sa place dominante. Si, dans la psychologie classique, les modèles sont des hommes et des femmes performants, motivés, efficaces, bien intégrés socialement, ceux de la transpersonnelle sont des saints, des sages et des héros de l’humanité. Ce qui ne veut pas dire que cette approche nie l’importance d’un ego sain, au contraire : c’est à partir d’assises solides et équilibrées que l’être humain pourrait atteindre d’autres dimensions.
Selon Ken Wilber6, « l’ouverture de la conscience » est normale et naturelle : primitive chez l’enfant, la conscience se développe graduellement, passe par le stade de l’identification à l’ego, puis devrait pouvoir s’ouvrir à l’ensemble de la création, comme l’a d’ailleurs décrit Carl Jung dans ses ouvrages. À son stade de développement ultime, la conscience s’apparente à l’éveil ou à l’illumination dont parlent de nombreuses traditions mystiques.
Des techniques traditionnelles
Le transpersonnel n’est pas une méthode, c’est une conception de l’être humain et du monde qui l’entoure. Les psychothérapeutes qui partagent cette conception peuvent pratiquer une approche classique et simplement permettre à la dimension spirituelle d’occuper l’espace qui lui est dû dans le développement humain. Mais, généralement, le travail transpersonnel consiste à provoquer chez les individus des états non ordinaires de conscience (Maslow les appelait peak experiences ou expériences paroxystiques). Ces expériences sont destinées à faire éclater les limitations mentales ou émotives et à donner accès à une conscience beaucoup plus vaste de la réalité.
Plusieurs techniques sont utilisées à cet effet, la plupart empruntées à des traditions spirituelles orientales ou chamaniques, ou adaptées de celles-ci : diverses formes de méditation, hypnose, danses sacrées, huttes de sudation (sweat lodge), quête de vision, régression dans les vies antérieures, rêves, rêves lucides, techniques respiratoires et énergétiques venues du yoga ou du Qi Gong, travail avec les rituels, respiration holotropique, art-thérapie, visualisation créatrice, sophrologie, rebirth, etc.
La plupart de ces techniques sont puissantes et doivent être pratiquées dans un environnement adéquat et sécuritaire. Le psychothérapeute doit être en mesure d’aider la personne à décoder ses expériences et à les intégrer. Il faut donc choisir soigneusement le thérapeute avec qui on souhaite se lancer dans une telle aventure.
Rappelons quand même que des expériences transcendantes peuvent se produire spontanément à la faveur de phénomènes naturels, comme le fait de se trouver devant un paysage ou une oeuvre d’art d’une grande beauté, d’assister à la naissance d’un enfant ou à la mort d’un proche. Par ailleurs, la danse, le chant, le sport, la science, le courage et la dévotion sont également des voies d’accès à ce type d’expérience.
Bien qu’elle compte plusieurs chercheurs et auteurs de poids, la psychologie transpersonnelle demeure marginale. Elle n’est pas enseignée dans les facultés universitaires de psychologie et les ordres professionnels de psychologues reconnaissent rarement les pratiques qui lui sont associées. Il faut dire que, dans la psychologie « officielle », il existe déjà une orientation existentielle/humaniste qui vise l’actualisation de soi, mais sans que le travail soit orienté sur la recherche de transcendance.
Applications thérapeutiques de la psychologie transpersonnelle
La psychologie transpersonnelle s’adresse plus particulièrement aux personnes :
- qui veulent explorer et confirmer leurs aspirations profondes;
- en crise existentielle ou qui vivent une transition majeure (retraite, divorce, nouvelle orientation, décès d’un proche, etc.);
- en démarche de guérison;
- en démarche ou en crise spirituelle;
- aux prises avec des problèmes de dépendance (alcool, drogues, relations). Pour le mouvement transpersonnel, les dépendances peuvent être la manifestation « mal canalisée » d’une soif d’union avec la « source intérieure ».
Mises en garde
- Les techniques de psychologie transpersonnelle ne peuvent être à elles seules une réponse adéquate pour les personnes vivant de la détresse psychologique intense. Le dépassement de soi est bel et bien un besoin, mais c’est un besoin qui, du moins selon les auteurs de ce mouvement, ne pourrait être comblé que lorsque ceux des autres niveaux le sont, au moins minimalement.
- Tout en favorisant le dépassement, la psychologie transpersonnelle encourage la prudence et la conscience des limites propres à notre nature humaine. Elle nous enseigne aussi que pour atteindre la connexion avec l’univers, l’être incarné que nous sommes doit d’abord être en contact avec lui-même.